819 rue Roy Est, Montréal, QC H2L 1E4; tél.: (514) 598-5533; télécopieur : (514) 598-5283; courriel : coalition@cqct.qc.ca 

Communiqué de presse

Pour diffusion immédiate

Baisse importante du taux de tabagisme au Québec

Les groupes de santé se réjouissent de l’efficacité des mesures de contrôle du tabac, mais beaucoup reste à faire

Montréal, le 17 juin 2004- Une vaste enquête, rendue publique avant-hier par Statistique Canada, rapporte que le nombre de fumeurs au Québec (fumeurs quotidiens) a chuté de 29 % (9 points de pourcentage) en 9 ans pour l’ensemble de la population, permettant ainsi au Québec de ne plus être la province comptant le plus grand taux de fumeurs. L’incidence du tabagisme est passée de 29,1% en 1994 à 20,7 en 2002 pour le Québec.  « Les résultats de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada [1] démontrent l’efficacité des efforts des groupes de santé et du Gouvernement du Québec, mais il faut continuer d’investir dans des mesures efficaces. Réduire l’accessibilité du tabac en augmentant les taxes, en interdisant tout ce qui constitue de la promotion de la cigarette comme les murs promotionnels dans les dépanneurs et en interdisant de fumer dans les bars, les restaurants et les autres lieux de loisirs, représentent les meilleurs moyens pour réduire le taux de tabagisme chez les adolescents et les jeunes adultes» a affirmé Louis Gauvin, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.

Si la baisse du tabagisme se manifeste dans toutes les catégories d’âge,  ce déclin se manifeste plus lentement chez l’ensemble des jeunes adultes canadiens âgés de 20 à 24 ans, pour lesquels l’incidence du tabagisme n’a chuté que de 2,5 points de pourcentage en 9 ans passant de 26.6% à 24.1%.

« Ces jeunes adules constituent le noyau dur de fumeurs. Les jeunes adultes de 20 à 24 ans ont vécu sous le régime des très bas prix des cigarettes suite aux baisses de taxes de 1994. Ils ont aussi été fortement exposés aux stratégies marketing sur le tabac au milieu des années 90 qui commanditaient des centaines de manifestations sportives et culturelles alors qu’ils avaient entre 10 et 15 ans, moment où s’acquiert le plus facilement l’habitude de fumer. La mise en œuvre de la Loi québécoise sur le tabac en 1999 qui interdit la commandite des produits du tabac, puis l’accentuation des campagnes et mesures de sensibilisation comme les nouveaux avertissements ont porté fruit» a aussi indiqué le porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.

« Au cours des dix dernières années, les compagnies de tabac ont investi davantage au Québec en commandites, en marketing, en promotion de type « style de vie » que dans toutes les autres provinces au Canada a ajouté le porte-parole de l’Association pour les droits des non-fumeurs, monsieur François Damphousse. Il poursuit : « Ces dernières statistiques démontrent noir sur blanc qu’il est toujours urgent de mettre en place des mesures efficaces de lutte contre le tabagisme. Interdire la commandite du tabac durant le Grand Prix de Formule 1 est un excellent exemple de ce type de mesure. Mais il reste que l’industrie est toujours capable de présenter le tabac comme un produit socialement acceptable. Par exemple, il faut interdire les murs promotionnels dans les dépanneurs où le tabac occupe une place plus grande que les friandises.  Il y a aussi toute la panoplie promotionnelle des partys dans les bars où l’on voyait notamment des cigarette-girls et des affiches de sports extrêmes aux couleurs des marques de cigarettes.  Ces mesures devraient être à l’ordre du jour de la révision de la loi annoncée par le ministre de la Santé, Philipe Couillard ».

Selon la Coalition, il est important d’augmenter les taxes sur le tabac. « Le Québec est la province où le paquet de cigarettes est le moins cher au pays. Le prix d’une cartouche au Québec est de 64.52$ comparativement à 82.46$ pour Terre-Neuve et de 77.61$ en moyenne au Canada.[2] Il n’y a aucune raison qui justifie un prix aussi bas alors que l’on sait que le prix des cigarettes est un facteur déterminant pour les jeunes. Le Québec doit hausser sa taxe sur le tabac, à tout le moins pour se situer dans la moyenne des autres provinces et territoires » a indiqué monsieur Gauvin.

L’étude de Santé Canada publiée plus tôt cette semaine démontre aussi l’importance du prix pour les jeunes, puisque seulement 15% des jeunes qui ont moins de 10$ par semaine en argent de poche ont déjà fumé alors que ce taux grimpe à 35% chez ceux qui ont plus de 20$ en argent de poche.[3]  

Enfin, les groupes de santé qui luttent contre le tabagisme réclament des amendements à la Loi sur le tabac pour interdire l’usage du tabac dans tous les lieux de travail, incluant les milieux de restauration et de jeu. « Plus l’accessibilité et l’image sociale du tabagisme seront réduites dans les lieux couramment fréquentés par le public, les jeunes comme adultes, moins les jeunes seront vulnérables aux stratégies de marketing des compagnies de tabac. » a conclu monsieur Gauvin.

-30-

Information :  Louis Gauvin,             (514) 598-5533

                        Télé-avertisseur          (514) 361-7046

                        François Damphousse (514) 843-3250

Tiré de  Évolution de l'utilisation quotidienne du tabac, 1994 à 2003 - Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), Statistique Canada, 15 juin 2004. (www.statcan.ca/Daily/Francais/040615/q040615b.htm