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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 


le JEUDI 24 avril 2003
Pour diffusion immédiate

APRÈS L'ÉLECTION DU PARTI LIBÉRAL À QUÉBEC  
La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
demande un(e) ministre dédié(e) à la santé publique


Montréal, le 24 avril 2003 - Les principaux groupes de lutte au tabagisme demandent au premier ministre monsieur Jean Charest de nommer un (ou une) ministre qui serait responsable à temps plein des dossiers de santé publique et plus particulièrement de celui du tabac. « Nous croyons que le dossier du tabac – ainsi que tous les autres dossiers de santé publique – constituent un énorme défi en soi et nécessitent la nomination d’un ministre senior ou d’un ministre délégué à la Santé pour s’occuper des nombreux dossiers de prévention » a demandé monsieur Louis Gauvin, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, dans une lettre récente adressée à la direction du Parti Libéral du Québec.

« Nous reconnaissons tous l’ampleur de la tâche qui attend le ou la futur(e) ministre de la Santé » en ce qui concerne l’amélioration du système de santé, poursuit la lettre de la Coalition. « Il est difficile de s’imaginer qu’un seul ministre pourra s’engager de manière aussi attentionnée sur les questions de santé publique. Afin d’améliorer la qualité de vie des Québécois et des Québécoises, ainsi que le système de santé à moyen et à long terme, il est essentiel de ne pas laisser le domaine curatif éclipser l’approche préventive ».

Les groupes qui travaillent pour le traitement et la prévention de graves maladies endossent la demande de la Coalition : « L’engagement du Parti libéral du Québec de régler les problèmes des listes d’attente dans le domaine de la santé a été bien reçu par la population du Québec. Il importe de fournir un traitement rapide et de qualité aux malades, » explique Nicole Magnan, directrice générale de la Division du Québec de la Société canadienne du cancer. « Mais nous espérons que le nouveau gouvernement comprend que la solution va au-delà des investissements majeurs ou d’une restructuration du système de santé : il faut aussi travailler plus fort pour prévenir les maladies. »

Louis Brisson, directeur général de l’Association pulmonaire du Québec, ajoute : « Le fardeau sur le système de santé dépend en grande partie de la santé de la population. Lorsque les gens ont des bonnes habitudes de vies et prennent certaines précautions, ils diminuent significativement leurs risques de maladies et font moins appel aux soins de santé, ils fréquentent moins les hôpitaux. Le tabac est le meilleur exemple. Les non-fumeurs ont beaucoup moins de chances de développer des maladies respiratoires graves qui nécessitent des traitements longs et onéreux. »

Pour les groupes de santé, le tabac constitue un des plus grands fardeaux pour le système de santé. Le tabagisme cause plus de 12 000 décès par année au Québec, plus que toutes les autres causes de décès évitables réunies. Le tabagisme cause ou aggrave une très longue liste de maladies débilitantes et mortelles, incluant les congestions cérébrales, l’emphysème, les maladies du cœur, les maladies des gencives, les cataractes, les ulcères, le cancer du poumon, de la bouche, du foie, de la vessie, de l’œsophage, de l’estomac, du pancréas, du côlon et de l’utérus, la gangrène, l’infertilité, les anomalies congénitales, et bien plus d’autres maladies et conditions chroniques. Chaque année, le tabagisme engendre des coûts de plus de 2,84 milliards $ pour le Québec, incluant autour de 800 millions $ pour les coûts directs des soins de santé comme les hospitalisations, les soins médicaux, et les médicaments. 

Selon une étude économique, dirigée par les économistes Pierre-Yves Crémieux, Pierre Ouellette et Patrick Petit, réalisée en mai 2002, une diminution du taux de tabagisme de 1% par année résulte en des économies allant de 588 millions $ à 866 millions $ après 10 ans. « La prévention constitue donc un des meilleurs moyens de diminuer les coûts de santé, » a affirmé le directeur du bureau du Québec de l’Association pour les droits des non-fumeurs, monsieur François Damphousse.

Selon les groupes qui luttent contre le tabac, la nomination d’un ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux à partir de décembre 1998 a joué un rôle important pour assurer la coordination des dossiers de santé publique et plus particulièrement de lutte au tabagisme, et a certainement contribué à la réduction remarquable du taux de tabagisme au Québec (qui est passé de 34% à 24% entre 1997 et 2001). « Il ne faut pas que la volonté de réduire la taille de l’État mette en péril cet acquis important, » conclut Mario Bujold, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé.

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac s’est dit confiante de voir le nouveau Premier ministre donner suite à cette demande. Elle rappelle que le Parti Libéral du Québec avait voté en faveur de la Loi sur le tabac en 1999 et que depuis, il avait toujours appuyé les initiatives gouvernementales en cette matière, demandant même qu’il aille plus loin. Par ailleurs, le Parti Libéral du Québec s’est engagé par écrit, pendant la dernière campagne électorale, à continuer de soutenir activement et efficacement la lutte au tabagisme.

Rappelons en terminant que la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac compte, au Québec, plus de 750 organismes qui appuient tous l’introduction d’une série de mesures pour réduire le tabagisme et ses conséquences.

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Information :       
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Mario Bujold, directeur général, Conseil québécois sur le tabac et la santé, (514) 948-5317 # 22; (514) 830-8343 (cellulaire)
- François Damphousse, directeur du bureau du Québec, Association pour les droits des non-fumeurs, (514) 843-3250 
- Nicole Magnan, directrice générale, Société canadienne du cancer - division du Québec, (514) 255-5151
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Louis P. Brisson, directeur général, Association pulmonaire du Québec, (514) 287-7400 #229